
Marc Touati
Marc Touati, né en 1970, est un économiste en vue dans le panorama français et européen. Il est aussi le président fondateur du cabinet ACDEFI, le premier cabinet de conseil économique et financier indépendant au service des entreprises, professionnelles et particuliers.
Sa carrière commence en tant qu’enseignant et chercheur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, où il a obtenu un DEA en Monnaie, Finance, Banque. Ensuite il a joué le rôle de directeur de la recherche économique et financière dans les groupes Banques Populaires et Netixis.
Son importante collaboration dans la société financière Global Equities en tant que directeur délégué et directeur des études économiques, concernait surtout la satisfaction de nouvelles exigences des investisseurs institutionnels et la publication ainsi que la diffusion de l’étude des scénarios macroéconomiques auprès des clients de la société.
Invité assidu à de nombreuses émissions télévisées, Marc Touati est surtout connu pour ses analyses politiques impitoyables et pour ses prévisions économiques. Ses débats à télé, surtout face à Jean-Luc Mélenchon, sont en effet proverbiaux.
À partir de l’année 2000, Marc Touati compte parmi les prestigieuses personnalités dans le dictionnaire biographique Who’s Who France.
Parmi ses meilleurs livres on retrouve : ” Guérir la France, la thérapie de choc ” et ” Quand la zone euro explosera… Comment la France peut encore éviter le pire” et le dernier en date « La fin d’un monde ».
Club Italie-France : On entre tout de suite dans le vif du sujet “euro”. Qu’est-ce qu’il pourrait se passer dans des pays comme la France et l’Italie s’ils décident d’abandonner la monnaie unique ?
Marc Touati : Ils entreraient dans un « trou noir ». Il faudra tout d’abord adapter les systèmes de comptabilité bancaire et ensuite émettre la nouvelle monnaie. Rappelons-nous que la mise aux normes des systèmes informatiques des banques lors du passage à l’euro en 1999 a pris environ deux ans. Quant aux pièces et billets, ils ne sont arrivés dans les mains des citoyens que trois ans plus tard. Inutile de dire que le chemin inverse constituera un vrai capharnaüm, avec toutes les confusions, les erreurs et les valses des étiquettes que cela engendrera.
Mais ceci n’est presque rien comparativement à ce qui va suivre. Car, si un pays sort de la zone euro, il ne bénéficiera plus de la «protection» de cette dernière, notamment en matière d’évolution des taux d’intérêt des obligations d’Etat. Par exemple, lorsque la Grèce était sur le point de quitter l’UEM, les taux d’intérêt des obligations de l’Etat grec sont montés à plus de 40 % pour le taux à dix ans et 200 % pour le taux à deux ans. Ainsi, si la France ou l’Italie sortent de l’UEM, les taux d’intérêt auxquels elles empruntent vont flamber, pour atteindre au moins 10 % à 20 % pour le taux à dix ans. Au-delà de l’aggravation du déficit et de la dette que cela va engendrer, cette tension dramatique suscitera un écroulement de l’investissement et de la consommation, avec à la clé une nouvelle récession, puis une nouvelle augmentation du déficit, donc une hausse des taux d’intérêt et le cercle pernicieux continuera.
Pour tenter de stopper l’hémorragie, les gouvernements n’auront alors d’autre choix que de rétablir le contrôle des changes et d’augmenter drastiquement les droits de douanes. Autrement dit, impossible de sortir ses deniers hors du territoire sans autorisation de la Banque centrale. La crédibilité de la France ou de l’Italie en sortira particulièrement amoindrie sur la scène internationale. De plus, en créant de la monnaie ex-nihilo, c’est-à-dire sans création de richesse correspondante, l’inflation flambera vers les 8 %, ce qui grèvera encore le peu de pouvoir d’achat des ménages et aggravera la récession. Quant à la taxation excessive des patrimoines et des entreprises, elle se traduira par un nouvel écroulement de l’investissement et de la consommation, donc par une exacerbation de la récession, avec toutes les conséquences sociales dramatiques que cela engendrera. Déjà « à fleur de peau », les populations défavorisées deviendront incontrôlables, ce qui finira par provoquer des émeutes, voire une guerre civile.
Club Italie-France : Et quelles seraient les répercussions conséquentes dans la Zone euro ?
Marc Touati : A côté des conséquences sociales et sociétales évoquées à l’instant, la zone euro explosera, ce qui imposera à la plupart de ses anciens membres de chercher des moyens de financement de leurs déficits en dehors des marchés financiers. Certains n’hésiteront alors certainement pas à se tourner vers les seuls pays qui disposent aujourd’hui de liquidités conséquentes, en l’occurrence ceux du monde émergent, et en particulier la Chine, mais aussi le Qatar et autres. Toujours à l’affut des bonnes opportunités, ceux-ci ne manqueront pas de saisir la balle au bond, en investissant massivement en Europe. Après avoir pris le contrôle économique de l’Asie et d’une grande partie de l’Afrique, les Chinois s’imposeront donc également sur le Vieux Continent. Face à une telle menace, les Etats-Unis ne resteront évidemment pas les bras croisés, avec tous les risques de conflits que cela suppose.
En conclusion, si la sortie de la zone euro est tout à fait possible, il faut savoir qu’elle se traduira forcément par une récession aggravée et durable, par une crise sociale sans précédent, mais aussi des guerres civiles, voire un conflit militaire. Encore une fois, l’Europe et le monde s’engageront dans un « trou noir ».
Club Italie-France : Vous pensez qu’un axe Rome-Paris serait-il utile pour relever le destin économique de deux pays ?
Marc Touati : Bien sûr. Mais malheureusement, il faut savoir que, bien loin des espoirs des pères fondateurs qui voulaient créer une Europe coopérative et dynamique, l’Union européenne et la zone euro sont devenues des espaces non-coopératifs.
Cette transformation négative a évidemment été matérialisée par le vote des Britanniques en faveur du Brexit. Mais à la rigueur si le désamour anglo-européen est connu, l’installation d’un jeu non-coopératif au sein même de la zone euro l’est moins. C’est pourtant ce qui se passe depuis des années au travers de la concurrence fiscale qui se joue entre les pays de l’UEM. Le Luxembourg, l’Irlande et, depuis peu, le Portugal ont ainsi compris que, pour profiter à plein de la zone euro, il fallait réduire massivement les impôts, voire devenir un paradis fiscal, en particulier pour les ressortissants étrangers européens qui choisiraient de s’exiler dans des terres d’accueil très favorables. Il est vrai que les paradis fiscaux n’existent que parce qu’il y a des enfers fiscaux, à commencer par notre « douce France ». Certes, M. Macron veut que cela change, mais, au regard du projet de Loi de Finances 2018, il y a encore de la marge pour que la France se mettent au niveau de la quasi-totalité de ses partenaires européens en matière de prélèvements obligatoires.
Si la France ne joue pas le jeu fiscal, l’Italie a tout intérêt à faire comme les autres pays de la zone euro, en réduisant massivement les impôts.
Club Italie-France : Cela fait juste 4 mois que Emmanuel Macron est monté au pouvoir. Quel scénario politique –économique présagez-vous pendant son mandat ?
Marc Touati : Au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron à la Présidence de la République française, un consensus s’était imposé : Oui, après trente ans d’immobilisme, la France allait enfin entrer dans l’ère du changement, voire de la révolution, retrouvant rapidement le chemin de la croissance forte et du plein-emploi. Confirmant cet engouement quasi-généralisé, les indices de cote de popularité du nouveau Président, mais aussi ceux relatifs au climat des affaires et à la confiance des ménages ont très vite flambé, atteignant parfois des sommets quasiment historiques.
Seulement voilà, comme nous l’expliquions en cachette à l’époque et comme nous n’avons cessé de le répéter sous les Présidences Chirac, Sarkozy et Hollande, le marketing ne fait pas tout. En effet, si la méthode Coué peut fonctionner à court terme, elle est très vite rattrapée par la réalité. Dans le cas Macron, la situation pourrait malheureusement s’avérer encore plus périlleuse. Tout d’abord, compte tenu du manque de culture économiques des Français, les réformes sont particulièrement difficiles à mettre en œuvre. En fait, la France ressemble de plus en plus à un toxicomane, devenu dépendant à tout type de drogue. Plus il en prend, plus il en veut, de plus en plus dures, et dans des proportions de plus en plus extravagantes. Et plus cette accoutumance est longue, plus sa cure de désintoxication sera difficile, en supposant que le drogué finira tout de même par prendre conscience de sa maladie et engagera des changements structurels pour sortir de son état léthargique. A l’inverse, s’il continue ses excès, il finira par mourir d’une overdose.
La drogue de la France s’appelle la dépense publique. Lorsque cette dernière ne représentait « que » 50 % du PIB, c’est-à-dire dans les années 1990, la guérison paraissait largement possible sans trop de difficultés. Aujourd’hui, avec un niveau d’environ 57 %, et surtout après plus de trente ans d’accoutumance et au moins quinze ans de retard dans le début de la thérapie, le malade devient de plus en plus désespéré, mais aussi fragile. A tel point que la perspective du moindre médicament le rend hystérique. Et ce d’autant que tous les médecins qui se sont occupés de lui depuis des années n’ont cessé de le tromper par de vains espoirs.
C’est en cela que la tâche de M. Macron est encore plus difficile que celle de ses prédécesseurs et ce d’autant que son programme de candidat a toujours été très flou et qu’il n’a pas bénéficié d’une adhésion de masse.
Ainsi, à peine trois mois après avoir été élu, le nouveau Président a vu sa cote de popularité s’effondrer. Aujourd’hui, à ce stade du mandat, il se retrouve moins populaire que Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Le risque est donc que M. Macron n’engage pas un vraie refonte du pays et devienne un « Hollande bis ».
Club Italie-France : Pouvez-vous nous indiquer un modèle économique de référence d’un pays que l’on devrait adopter et pourquoi.
Marc Touati : Pour sauver la France, l’Italie et la zone euro, il faut engager ce que j’appelle une « thérapie de choc bienveillante. Voici donc les cinq catégories de mesures à prendre d’urgence.
1. Baisser la pression fiscale pour tous, les entreprises et les ménages, de façon claire, notamment en réduisant le taux de l’impôt sur les sociétés (vers les 20 %) et la CSG, qui, souvenons-nous, était un impôt temporaire créé en 1991… Par la même occasion, cela créerait un boom de confiance, qui pourrait faire accepter plus facilement la baisse de la dépense publique, qui constitue notre deuxième mesure phare.
2. Optimiser la dépense publique, notamment en réduisant les dépenses de fonctionnement. Car attention, baisser les dépenses d’investissement et/ou de santé serait contre-productif. Il faut au contraire s’attaquer aux dépenses de fonctionnement (le fameux mille-feuilles administratif) qui ont augmenté de 100 milliards d’euros au cours des douze dernières années. Si un tel dérapage ne s’était pas produit, le poids des dépenses publiques serait ainsi de 50 % du PIB. Autrement dit, réduire la dépense publique ne signifie pas rogner sur les missions de service public mais améliorer et optimiser ce dernier. La dépense publique deviendra alors plus féconde en création de richesses, ce qui permettra de faire baisser automatiquement le ratio dépenses publiques / PIB, via une réduction opportune du numérateur et une augmentation du dénominateur…
3. A côté de la réduction des impôts pour tous et de l’optimisation des dépenses publiques, il sera également indispensable de réduire le coût du travail, non pas évidemment en abaissant les salaires, mais en réduisant d’au moins 15 % les charges qui pèsent sur ces derniers. Cela permettra alors d’augmenter les salaires nets et donc d’améliorer le pouvoir d’achat des ménages. De quoi là aussi relancer la confiance des Français dans la politique économique nationale. Pour y parvenir, il serait possible de transférer une partie des charges qui pèsent sur les salaires vers la TVA, mais, attention, sans augmenter le taux de cette dernière. Car sinon cela viendrait grever le pouvoir d’achat et amoindrir la confiance.
4. Pour parfaire ces trois évolutions indispensables, la France devra également moderniser son marché du travail. Cela passera notamment par les mesures que nous avons explicitées dans notre « humeur » de la semaine dernière.
5. Enfin, dans cette France modernisée, il faudra également favoriser le financement des entreprises et de l’innovation, notamment en assouplissant les règles prudentielles qui pèsent sur les banques et en facilitant la création de fonds d’investissement.
Ces mesures ne sont pas ultra-libérales, ni destructrices, mais simplement de bon sens économique, pour peu qu’elles soient expliquées et mises en place avec pédagogie, déontologie et transparence.
Club Italie-France : Nous avons assisté à un débat acharné avec J.L. Mélenchon sur le déclin de la Grèce. Qu’est-ce qui ne vous convient pas dans l’analyse de M. Mélenchon ?
Marc Touati : Mélenchon a simplement oublié que ce qu’il propose a déjà été tenté : cela s’appelait l’URSS et a engagé la faillite de nombreux pays, la misère et l’instabilité géopolitique. C’est vraiment triste de voir que les Français qui ont voté pour lui n’arrivent pas à faire preuve de bon sens.
Club Italie-France : En quoi concrètement l’économie française a changé depuis que le pays a adopté l’euro ? Quelles ont été les responsabilités de la France ?
Marc Touati : Au premier tour des dernières élections présidentielles françaises, les partis extrémistes ont avoisiné les 50 %. C’est une véritable catastrophe. La campagne présidentielle a d’ailleurs été surréaliste, puisque les programmes économiques n’ont quasiment pas été évoqués et les débats ont souvent relevé de la « télé-réalité » et ont été par là même indignes d’une grande puissance comme la France. Face à de telles dérapages, une question s’impose : Comment en est-on arrivé là ? Comment la France, qui disposaient d’une croissance structurelle de 2,5 % au début des années 1990, avec une dette publique de moins de 60 % du PIB et qui était alors le leader politico-économique de l’Europe, a pu tomber si bas ?
La réponse est malheureusement simple : cette descente aux enfers s’explique principalement par le manque de courage et la démagogie des dirigeants du pays. En effet, au cours des vingt dernières années, ces derniers ont eu trois occasions claires d’engager l’Hexagone sur la voie de la modernisation économique, ce qui lui aurait permis d’améliorer sa croissance, de réduire ses déficits et d’éviter par là même de plonger dans la spirale de la dette. Malheureusement, ces trois « aubaines » ont été littéralement gâchées.
La première occasion manquée date des années 1998-2000. À l’époque, la croissance était forte (près de 4 % par an), portée notamment par la révolution des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication), une activité mondiale vigoureuse, un baril peu cher et un euro faible. Il était donc aisé d’assainir les dépenses publiques et de supprimer celles qui étaient superflues. Pourtant, en dépit de ces « cadeaux du ciel », le gouvernement français de l’époque, en l’occurrence celui de Lionel Jospin, n’a pas eu le courage ou plutôt l’envie d’abaisser les dépenses et les déficits structurels. Pire, il les a augmentées, préférant mettre en exergue une « cagnotte » qui n’en était pas une.
Cette stratégie court-termiste et par définition inefficace ne portera d’ailleurs pas bonheur à son instigateur, puisque Lionel Jospin ne passera même pas le premier tour des élections présidentielles de 2002, permettant à Jacques Chirac d’être réélu avec plus de 80 % des voix.
D’où la seconde occasion gâchée, puisqu’en dépit de cette réélection avec un score digne d’un dictateur et bien qu’il entamait son second et dernier mandat, notre Président amateur de Corona n’engagea aucune réforme de fond.
Enfin, la malchance s’est encore acharnée sur notre pauvre économie. Celle-ci a donc connu un troisième gâchis à partir de 2007, année qui devait marquer le lancement d’une rupture, qui ne vint jamais. Ainsi, alors que la crise des subprimes n’a pas encore éclaté, le Président Sarkozy promet qu’il va diminuer les dépenses publiques, moderniser la France et redonner du travail et du pouvoir d’achat à un maximum de Français. Malheureusement, il n’en a rien été et la première année de cette Présidence n’a pas été utilisée pour réduire la dépense publique, ni la pression fiscale, ni encore les rigidités du marché du travail. Certes, certaines réformettes ont été effectuées, mais elles ont été bien insuffisantes par rapport à celles qui étaient indispensables.
Face à de tels gâchis, la France est donc naturellement tombée dans la marmite de la « bulle de la dette », perdant au passage son leadership économico-politique européen au profit de l’Allemagne. Et ce n’est évidemment pas le mandat de François Hollande qui a permis d’inverser la tendance. Bien au contraire.
Club Italie-France : Croyez-vous que l’article 119 sur le Traité du fonctionnement de l’Union Européenne qui dit que l’instauration d’une politique économique fondée sur l’étroite coordination des politiques économiques des États membres, sur le marché intérieur et sur la définition d’objectifs communs, est vraiment respecté en Europe ? Que pensez-vous du projet hypothétique des États-Unis d’Europe ? Est-ce qu’il peut améliorer le pôle économique de chaque état membre ?
Marc Touati : Comme je ne le cesse de le répéter depuis des années, la zone euro n’a de sens et ne peut perdurer que si elle devient une Zone Monétaire Optimale (ZMO), c’est-à-dire une zone dans laquelle la mobilité des facteurs de production (et en particulier la main-d’œuvre) sera parfaite. De la sorte, elle évitera la survenance de chocs asymétriques. En d’autres termes, si un des États membres connaît une crise spécifique (que l’on appelle un choc asymétrique), le budget fédéral pourra y remédier directement, annihilant ainsi les risques de contagion à l’ensemble de la zone.
Pour parvenir à cet objectif, il est indispensable d’engager une véritable harmonisation fiscale et réglementaire, mais aussi des marchés du travail, sans oublier la création d’une réelle politique budgétaire européenne financée par des Eurobonds. Si tel n’est pas le cas, la zone euro restera bancale entre une monnaie et une BCE uniques mais plusieurs politiques budgétaires, des conditions fiscales et réglementaires différentes… L’UEM demeurera alors des plus disparates et ne disposera jamais des moyens budgétaires suffisants pour réduire ces divergences. A titre de comparaison, on peut par exemple noter que le budget fédéral des États-Unis, qui alloue des dépenses en fonction des besoins des Etats, représente 20 % du PIB américain, tandis qu’il ne représente que 1 % du PIB dans la zone euro.
Il faut donc arrêter de tourner autour du pot et de se contenter de faire des beaux discours : l’UEM ne pourra sortir de sa crise existentielle tant qu’elle ne sera pas une ZMO. C’est certes ce vers quoi tendent les récentes propositions de M. Macron, mais ces dernières demeurent néanmoins trop timides. Pour sauver la zone euro, voici donc les conditions indispensables à mettre en place au plus vite : parfaite mobilité des capitaux, des entreprises, mais aussi des travailleurs au sein de l’UEM, harmonisation des conditions fiscales, budgétaires et réglementaires, marché du travail unique, sans oublier l’instauration d’un budget fédéral conséquent.
Ne l’oublions pas, la création de l’euro n’était qu’une étape visant à donner naissance à une union politique et fédérale. On peut être favorable ou opposé à cette dernière mais si on la refuse, il faut d’ores et déjà savoir que l’UEM finira par exploser, aggravant le jeu non-coopératif qui prévaut d’ores et déjà au sein de l’Europe et dont l’attisement sera forcément destructeur.
Malheureusement, l’affaiblissement politique de Mme Merkel à la suite de sa victoire en demi-teinte aux législatives, mais aussi les risques de dérapages à venir en Italie lors des élections de mars 2018 ou encore le ralentissement de la croissance à venir dans l’ensemble des pays européens sont autant de freins à la relance de la construction européenne et à l’instauration d’une véritable zone euro optimale. Comme souvent, les Français et les Européens resteront donc champions dans les paroles mais piètres dans les actes.
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Il est le Président fondateur de l'ACDEFI, premier cabinet indépendant de conseil économique et financier au service des entreprises, des professionnels et des particuliers.
