Club Italie-France: Intervista Giancarlo Pedote - Opinion Leader

Giancarlo Pedote

Club Italie-France : Vous êtes né et avez grandi en Italie où vous avez étudié avant de déménager en France. Quelles ont été les étapes les plus importantes de votre vie personnelle et professionnelle? Quelles victoires vous ont le plus stimulé et quelles défaites ont été une source particulière d’enseignement et pourquoi pas, une nouvelle inspiration?

Giancarlo Pedote : Je me rends compte que je ne peux pas différencier les étapes les plus importantes de la vie personnelle de celles de la vie professionnelle, ni vice versa. La rencontre avec la mer, étudier la philosophie à l’Université de Florence, la figure de mon grand-père, entreprendre une carrière de navigateur solitaire, s’installer en France, devenir père … Chaque étape importante de ma vie a influencé d’une certaine manière ma vie personnelle et à la fois ma vie professionnelle. Cependant, si l’on parle de victoires et de défaites, en se limitant à celles liées au métier actuel, je peux dire que les succès obtenus dans les différentes catégories dans lesquelles j’ai navigué ont tous été source de motivation et de satisfaction, mais aussi de réflexion, car ils m’ont montré le chemin pour la performance qui passe par les confirmations. Par contre, les défaites m’ont montré le chemin de la performance qui passe par l’erreur et l’autocritique constructive.

En particulier, quitter la compétition Sables Les Açores en 2008, seul abandon de ma carrière, a été une étape importante, car j’ai ressenti un sentiment d’impuissance et de renoncement que je n’avais jamais connu auparavant. Un sentiment qui a déclenché une forte réaction en moi, un sérieux questionnement grâce auquel j’ai pu recalibrer le cliché pour la suite de ma carrière. C’est après cette défaite que j’ai décidé de m’installer en France, car je me suis rendu compte que c’était le bon endroit pour vivre ce métier en quête de performance. Et en fait, en 2014, j’ai remporté les Sables Les Açores.

Club Italie-France : En analysant votre parcours, nous découvrons que vous êtes diplômé en philosophie. Comment cette discipline humaniste vous a-t-elle aidé dans votre carrière sportive? Le sport est aussi prédiction de l’imprévisible et gestion de l’inattendu, et peut-être sur cet aspect, la philosophie peut aider …

Giancarlo Pedote : La philosophie m’a appris une méthode de réflexion. Le diplôme en philosophie comprend l’étude de la logique, un sujet que j’ai beaucoup apprécié, car il m’a appris à cataloguer les situations, à les regarder objectivement, à comprendre l’importance et la méthode de discernement des priorités, l’analyse des risques. Essayer de cadrer des situations sans émotion. Toutes les caractéristiques que devraient avoir non seulement les athlètes mais aussi les managers.

Cette faculté m’a beaucoup aidé à guider l’entreprise que je dirige et le groupe de personnes avec qui je travaille. Préparer un bateau comme un IMOCA (extrêmement complexe) pour un tour du monde en solitaire est un travail qui demande de la méthode, de la routine. Et c’est ce que je demande à mes collaborateurs: appliquer une discipline de travail, apprendre des erreurs, essayer de ne pas répéter plusieurs fois les mêmes erreurs, prévoir les risques, créer des plans B “au cas où …”, savoir réagir aux situations, garder le sang-froid, ne pas baisser les bras. L’étude de la philosophie m’a aidé à structurer ma pensée et à affiner ma propre méthode de travail, celle qui répond à mes besoins et exploite mes caractéristiques. Et celle de mon équipe.

Club Italie-France : Il y a une différence entre skipper navigateur et skipper manager. Quelle est cette différence et dans quelle catégorie vous situez-vous?

Giancarlo Pedote : Le skipper navigateur est essentiellement le pilote d’un bateau, il a une équipe qui s’occupe de préparer le bateau pour lui et il ne s’occupe que des tâches de communication, faire du sport, étudier la météo, se préparer mentalement, s’entraîner piloter son propre bateau et, si possible, d’autres moyens … Je suis skipper manager: en plus du rôle de navigateur skipper, je m’occupe de la gestion des sponsors et des contrats; Je suis le chef d’équipe: je choisis mes collaborateurs, je gère le personnel, je gère les fournisseurs, j’organise le travail de l’équipe … Je suis fondamentalement le manager de l’entreprise qui dirige le projet en plus d’être le pilote du bateau, et donc c’est le ma tâche de constituer une équipe de personnes la plus performante possible pour atteindre un objectif satisfaisant et répondre aux attentes du sponsor. J’espère avoir un jour les fonds pour trouver une épaule appropriée pour déléguer certaines de ces tâches …

Club Italie-France : Comment avez-vous décidé de vous installer en France? Besoin ou intuition? Quelle est votre relation avec l’Italie aujourd’hui? Y a-t-il quelque chose de particulier qui vous manque dans votre pays d’origine?

Giancarlo Pedote : une intuition née de l’observation. J’ai choisi de m’installer en France car la France est le pays où la voile océanique est la plus développée. C’est en France que les régates offshore les plus importantes sont organisées, les projets les plus innovants sont développés, c’est donc là que les services sont les meilleurs. Lorient, où réside mon projet, s’appelle la «Sailing Valley» pour cette raison même. Quand j’ai choisi de m’installer ici, il y a plus de dix ans, la mienne était une bonne situation, une situation confortable: j’étais devenu Champion d’Italie dès la première année d’activité. Mais je voulais aller plus loin. J’ai été le premier Italien à avoir choisi de déménager en France. J’avais été là-bas, j’avais vu à quel point la voile était présente, au niveau économique et culturel. J’ai senti que ça allait évoluer de façon exponentielle et j’ai réalisé que si je voulais faire de la performance mon objectif, si je voulais tenir les promesses faites même tacitement à mes sponsors, si je voulais que leur investissement soit vraiment rentable, je devais déménager ici.

Ma relation avec la France est excellente: je suis arrivé ici avec ma petite amie d’alors, ici nous nous sommes mariés, mes enfants sont nés ici, à Larmor Plage. Ma relation avec l’Italie est clairement belle, une relation d’affection, de souvenirs, de fondements culturels. Les gens avec qui j’ai grandi en Italie me manquent, ainsi que certaines traditions. Le thème des traditions est un thème important et j’en ai pris conscience en déménageant dans un autre pays. Les traditions, et j’inclus aussi les coutumes dans les traditions, marquent la vie quotidienne privée et sociale. Quand on va vivre, pas pour visiter, dans un autre pays, il faut apprendre la langue et apprendre de nouvelles traditions et coutumes. Cet apprentissage ne doit pas être vécu comme une contrainte, mais comme un enrichissement. C’est la connaissance qui est nécessaire pour comprendre. En fait, je me considère comme un citoyen du monde: j’ai beaucoup voyagé et pendant un certain temps j’ai aussi vécu en Espagne. Au fil du temps, j’ai appris que les traditions sont précieuses et doivent être protégées, mais les nationalismes ne sont que des barrières qui devraient tomber. Je crois que les nations devraient travailler pour maintenir leurs propres spécificités, mais aussi créer des synergies en essayant de soutenir l’excellence de chaque nation pour créer des projets communs.

Club Italie-France : Un thème intéressant à analyser et dont on parle peu est celui de la relation entre le sponsor et l’athlète (et son équipe): à quel point un sponsor peut être important et pertinent pour la carrière d’un sportif ? Cette relation touche-t-elle uniquement la sphère professionnelle ou aussi la sphère humaine?

Giancarlo Pedote : Le sponsor est une entreprise qui décide de croire en un projet sportif et d’investir dans les ressources pour mener à bien ce projet afin d’atteindre un objectif précis, qui varie d’une entreprise à l’autre. Telle est la théorie. En fait, pour moi, le sponsor est un partenaire. Un pote. L’évolution de mes projets sportifs a toujours été partagée avec mes sponsors, qui ont toujours compris mes motivations et soutenu mes choix. Pour moi, un sponsor n’est pas seulement l’acteur qui permet la réalisation de mon projet, le sujet auquel je dois me référer et rendre des comptes. C’est un complice, le premier supporter, le premier collaborateur. Et il a des besoins que je comprends, partage, soutient, comme il le fait avec moi. La relation avec un parrain est une relation de confiance mais aussi une relation professionnelle avec des délais, des dates, des priorités à définir et à respecter.

Mon objectif n’est pas de vendre un programme sportif, mais de mettre à disposition des sponsors une série de synergies qui, activées en collaboration avec les sponsors, permettent d’atteindre leurs objectifs spécifiques. Je pense que c’est la raison pour laquelle je suis lié à Prysmian depuis 13 ans, je le serai pendant au moins trois autres années avec la perspective de continuer. Le sport de la voile est très particulier: il véhicule des valeurs saines et positives, a une image de haut niveau et aide à développer des synergies, à créer des rencontres et des connexions personnelles et commerciales. Un projet du Vendée Globe est quelque chose de si important dont la taille est si gigantesque qu’il va au-delà du simple parrainage: il touche des sphères plus profondes. L’athlète met tout en jeu, même sa propre vie. L’entreprise le sait et soutient l’homme, pas seulement le sportif ou le manager. Et je pense que les gens le savent, je pense qu’ils le réalisent.

Club Italie-France : Vous avez décidé de participer au Vendée Globe, une régate sur un voilier, autour du monde, seul, sans escale et sans assistance. Vu de l’extérieur, cela semblerait une expérience unique mais certainement psychologiquement difficile. Pouvez-vous nous expliquer les raisons qui vous ont amené à faire votre choix? Qui prévaut dans les moments de difficulté? L’homme, le manager ou l’athlète?

Giancarlo Pedote : Je découvrirai probablement les vraies raisons pendant le voyage. En tout cas, je crois que le goût de l’aventure, du défi, de la compétition, du sport est quelque chose qui fait partie de moi depuis ma naissance. C’est un peu un Daimon socratique que j’ai reçu de naissance dont je ne peux pas me séparer. Je ne peux pas trouver dans mon esprit l’étincelle à l’origine de ce choix, ni me souvenir du moment exact, mais je sais que l’idée de déplacer la limite, de faire face à un défi plus difficile, est le moteur qui pousse vers la préparation et la réalisation de tous mes projets. Un moteur qui nourrit ces motivations dans un cercle vertueux qui, selon moi, durera longtemps. Dans les moments de difficulté, de ténacité, de détermination, tous les sacrifices consentis pour arriver là apparaissent; Les attentes des investisseurs et l’obligation morale de la respecter apparaissent également. Ce sont des éléments qui appartiennent à la fois à l’homme, à la fois au manager et à l’athlète. Au final je crois que le succès réside justement dans le fait que ces trois personnages vivent ensemble dans le bon équilibre dans la même personne. Et je pense que c’est crucial pour la réussite de ce type de projet.

Club Italie-France : Vous êtes un exemple de l’énorme capital des relations humaines et entrepreneuriales entre la France et l’Italie. Vous semblez avoir reproduit cette relation entre vos deux «maisons» Italie et France également chez les sponsors du projet Vendée Globe: pouvez-vous nous parler de votre relation de longue date avec Prysmian Group et du nouveau partenariat avec Electriciens sans Frontières?

Giancarlo Pedote : En fait, mon projet peut être considéré comme un projet italo-français, non seulement pour les sponsors et pour l’équipe, mais aussi pour le public. Italien vivant en France, j’ai la chance de travailler avec le siège du Groupe Prysmian (basé en Italie) et Prysmian Group France, qui gère techniquement le projet de parrainage. Le siège du Groupe Prysmian et le Groupe Prysmian France ont des objectifs et des publics différents, à tel point que, pour gérer la communication, j’ai sélectionné deux contacts, un italien et un français. L’objectif est de mieux servir le sponsor principal et tous les sponsors qui, en rejoignant le projet, communiquent sur deux fronts de manière coordonnée mais aussi particulière. Mon image, en fait, n’est pas la même en Italie et en France, tout comme la perception de la voile n’est pas la même. Les valeurs, les traditions, la culture définissent la manière de communiquer dans différents contextes. Et il existe de nombreuses autres particularités dont il faut tenir compte, en premier lieu les besoins des sponsors dans les domaines de référence spécifiques.

J’aime le fait qu’un projet comme le mien, une structure comme celle que j’ai créée, puisse servir à communiquer en même temps, de manière coordonnée et spécifique, dans deux pays que je connais bien aujourd’hui. Et tout cela à travers un projet non seulement sportif, mais aussi social: grâce à l’entrée d’Electriciens san Frontières, notre projet a embrassé un objectif noble et important: apporter de l’électricité à travers le monde aux populations dans le besoin. Le défi est double: non plus uniquement sportif, mais aussi humanitaire. Cette année, nous avons lancé l’initiative 1click = 1m, à travers laquelle, lors des régates, nous demandons aux gens de participer au défi en réagissant aux publications Facebook et Instagram du projet. En échange de ce simple geste, Prysmian fait don d’un mètre de câble à Electriciens sans Frontières, pour acheminer l’électricité dans une zone spécifique de la planète.

Cette initiative, testée avec succès en milieu d’année avec deux projets achevés (la mise en service de systèmes photovoltaïques et l’électrification des infrastructures sanitaires et scolaires dans certains villages du Togo et le développement de petites centrales photovoltaïques pour équiper les bâtiments publics de la communauté de l’île de la Dominique), est maintenant prêt à accueillir d’autres partenaires qui veulent se regrouper, devenant à nos côtés les protagonistes de ce projet qui n’est plus seulement le mien et celui de Prysmian. Une chose que j’ai découverte au fil du temps, c’est qu’à travers un parrainage sportif, les connaissances sont déclenchées de manière naturelle et non forcée, ce qui donne souvent lieu à de nouvelles relations professionnelles.

Club Italie-France : 4people est votre devise. Quel message souhaitez-vous transmettre?

Giancarlo Pedote : # 4people est le hashtag qui représente notre projet et communique l’esprit de solidarité entre les personnes qui est à la base des valeurs et des activités de tous ses protagonistes. Les entreprises qui parrainent le projet sont des entreprises de 4 personnes, qui agissent avec un regard sur les personnes. L’initiative 1click = 1m est née de cet esprit. Ceux qui suivent notre projet et le partagent, commentent ou aiment nos posts sont #4people,car ils participent à la création d’une œuvre de solidarité. Pour moi, la devise #4people représente une motivation supplémentaire, une motivation profonde capable d’intervenir dans les moments les plus sombres.

Club Italie-France : Pour couronner votre parcours atypique, il vous avez également essayé l’écriture. En particulier, vos derniers travaux concernent un projet éditorial organisé par la Classe IMOCA, et impliquent des écrivains de la maison d’édition Gallimard, des chercheurs de l’Institut Pasteur et des skippers du Vendée Globe. Comment est née l’idée d’écrire? N’est-il pas difficile de transmettre les émotions ressenties lors des régates?

Giancarlo Pedote : L’écriture est quelque chose que j’aime et qui me vient naturellement. Au début de ma carrière, pour gagner plus d’argent et trouver des sponsors, j’ai écrit deux livres: le Skipper Manual, en 2004 et The Sailor’s Manual en 2007, tous deux publiés chez Mursia Editore. Deux textes techniques vendus chacun à plus de 5000 exemplaires. Lorsque la classe Imoca m’a proposé de participer au projet Gallimard, j’ai tout de suite accepté. J’ai aimé l’idée générale et le thème proposé (https://www.giancarlopedote.it/ora-sono-qui-progetto-gallimard/), que je ressens d’une manière particulière. J’ai aimé l’idée de pouvoir à nouveau écrire dans un livre. La dernière fois que je l’ai fait pour un livre intitulé Toscanità, qui a été produit en 2015 par le journaliste Marco Viani, président d’honneur de l’Association Giglio Amico pour la solidarité, une organisation à but non lucratif à Florence. Un livre préparé avec de nombreux professeurs des universités de Florence, Sienne, Bologne et avec des écrivains et des journalistes sur le thème de l’identité, la particularité toscane dans tous les domaines: entre autres, Andrea Bocelli, Marcello Lippi, Alessandra Sensini ont également participé.

Mon désir de communiquer ne s’arrête pas aux textes. J’aime aussi communiquer à travers des vidéos, comme en témoigne le DVD SeaYou, un DVD éducatif autoproduit en 2016 et vendu sur Amazon. J’aime partager: les connaissances que la vie m’a apportées, les émotions que je ressens lors des régates. J’aime la communication entre les gens et entre les entreprises (qui sont composées de personnes) et les gens. Notre projet Vendée Globe – Groupe Prysmian – Électriciens sans Frontières, #4people est un projet de communication, dans lequel mon rôle est aussi de permettre aux gens de vivre l’aventure à travers mes yeux. C’est un projet de partage, d’échange à plusieurs niveaux.

Club Italie-France : Quels sont vos prochains projets? Y a-t-il des axes dans lesquels vous souhaiteriez une plus grande coopération entre la France et l’Italie?

Giancarlo Pedote : Mon projet est de continuer à grandir et à faire grandir mon entreprise afin qu’elle puisse offrir de plus en plus de services d’une qualité toujours plus élevée. J’aimerais trouver d’autres entreprises à impliquer dans le projet Vendée Globe afin de disposer d’un budget de fonctionnement plus important, de pouvoir faire du développement technique avec des performances conséquentes, afin de raconter une histoire encore plus riche. En ce qui concerne la coopération entre l’Italie et la France, je ne me sens pas capable de donner des conseils macroéconomiques. Je peux dire que ce sont des réalités spécifiques avec une grande excellence.

Dans mon travail, je traite avec des fournisseurs italiens et français. Mon équipe est composée de personnes de nationalités différentes, à juste titre italiennes et françaises pour le moment. Quand je dois choisir un fournisseur ou un collaborateur, je ne regarde pas où il réside ni où il est né: j’évalue ce qu’il peut donner. Je voudrais que la coopération entre l’Italie et la France soit quotidienne et sans la barrière des nationalismes: lorsqu’il s’agit de services et de matériaux, il faut se pencher sur les capacités des personnes et des entreprises, quel que soit leur lieu de résidence. Les dessins des châteaux de mon fils me viennent à l’esprit: des châteaux avec deux drapeaux. Un français et un italien.

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Club Italie France - Opinion Leader Giancarlo Pedote
Il vit et travaille en France à Larmor-Plage. Diplômé en philosophie, il décide de consacrer sa vie à la mer et à la navigation. Il se positionne 2ème dans la compétition Mini Transat en 2013 et avec Erwan Le Roux, il remporte la Transat Jacques-Vabre 2015 dans la catégorie Multi 50. Elu marin de l'année TAG HEUER 2016, il participera au Vendée Globe 2020-2021
Daisy Boscolo Marchi - Club Italie-France - Manager
Interview réalisée par
Daisy Boscolo Marchi